mercredi 12 mars 2014

Des vampires dans la ville.



Vampire City



Une couverture réussie, un joli bouquin agréable à lire. Un thème bien connu, peut-être trop, mais une approche différente.
Dans Vampire City, point de Meneur de Jeu, mais une interaction permanente entre les joueurs pour développer à la fois un décor, les codes de l'univers et une histoire autour. Parce qu'ici, les vampires sont ce que vous voulez qu'ils soient. Leurs forces, leurs faiblesses, leurs origines et leurs implications dans la société, tout est défini par les joueurs qui tracent ainsi un cadre commun avant le début des aventures.
Pour ce faire, une méthode précise les guide pas à pas et, en cas de désaccord, le système d'enchère permet d'imposer un choix. Attention cependant, si vous remportez une enchère, et donc orientez les choses dans la direction qui vous convient, votre mise est distribuée aux autres joueurs qui, mieux pourvus que vous désormais, pourront à leur tour appliquer leur vision et leurs envies.
En gros, autour d'une table où l'entente est bonne, il doit être aisé de construire rapidement un cadre de jeu plaisant pour chacun.
Ensuite, les personnages prennent vie (ou non-vie si vous avez décidé de faire de vos vampires des morts-vivants, ce qui n'est pas une obligation) de nouveau grâce à un processus parfaitement guidé et très clair. Là aussi, tout va très vite techniquement, le développement de la personnalité et de l'historique du vampire pouvant être la partie la plus longue de sa création, là aussi en interaction avec les autres joueurs.
Au final, on dispose donc d'un univers, de codes et de héros prêts à se lancer à l'aventure, les prémices des événements à venir ayant sans doute déjà été tracés pendant les discussions initiales.
Et les histoires alors ? C'est la même chose. Là encore, l'interaction entre les joueurs donne le ton, les orientations et les rebondissements de l'aventure. Un système bien trouvé permet de définir au départ des idées de scènes, un peu comme des titres de chapitres, de les arranger entre elles pour fournir une trame générale. À partir de là, chaque joueur prend en main l'une d'elles et agit comme une sorte de Meneur de Jeu pour cette partie de l'histoire. Les personnages interviennent, mais les joueurs peuvent également incarner alors des PNJ importants, apportant alors un autre regard sur l'histoire. Les enchères servent une fois de plus à résoudre les éventuels désaccords, à prendre la main sur la narration pour que, cela étant le but final, obtenir une histoire cohérente et amusante.
Le petit plus à mon avis ? Chaque joueur définit au départ un objectif personnel qu'il doit atteindre ou mettre en scène au cours du scénario. De quoi apporter des tensions, des interactions et des intrigues secondaires dans le décor initial.
Quelques exemples d'univers sont proposés, mais il doit être bien facile pour les joueurs de créer le leur, celui qui leur correspond le plus, d'une vision moderne et violente à la Roberto Rodriguez à une autre plus feutrée et sensuelle à la Dracula.
Bref, il y a dans Vampire City un énorme potentiel pour revisiter le jeu de vampires. La création d'un décor et des personnages étant un jeu en soi, la rapidité de mise en oeuvre et des illustrations inspirantes donnant très envie de tenter l'expérience.
Seule bémol, sans doute trop habitué à une approche plus classique du JDR, il m'a fallut relire deux fois les règles pour bien comprendre les implications de tel ou tel système. Vu le format du livre, cela ne nécessite pas non plus un temps trop important et une prise de notes sur la deuxième lecture a résolu l'affaire.
J'ai beaucoup aimé lire Vampire City et les possibilités qui s'en dégagent. En one shot ou pour une campagne, il propose tout ce qu'il faut pour se lancer dans la création et la découverte de son propre univers vampire.
D'ailleurs, et c'est l'idée de base, le contexte de Kath et de ses premiers-nés devrait pouvoir y être adapté sans guère de difficultés. J'y travaille.

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