Noir Duo. Sylvie Miller et Philippe Ward. J'ai déjà eu l'occasion de parler de ce livre, j'y reviens aujourd'hui après en avoir fini la lecture.
Alors, bien entendu, je pourrai parler de la préface hallucinante qui n'en finit plus. De la postface en forme de gag. Faire une liste exhaustive et une fiche de lecture des nouvelles présentes dans ce recueil.
Raconter tout cela ne vous avancerait pas beaucoup. Je préfère essayer de vous faire partager le plaisir que j'ai eu à parcourir ces lignes.
D'abord, j'aime beaucoup l'écriture de ces deux auteurs. Premier plaisir, s'imprégner des mots et des ambiances, comme dans "le mur" de Sylvie Miller, délicieusement érotique, sinistrement fantastique.
Ensuite, ces univers imaginaires entraînent leur lecteur dans d'étranges contrées. De l'hommage appuyé à H.P.Lovecraft de "Martha" (P.Ward) à la science fiction fromagère (si, si, vous avez bien lu!) de "Un futur inimitable" (Miller et Ward), de la vision dérangeante des "ventres d'airain" (Miller) à la rêverie induite par "Le fils de l'eau" (Ward), ce sont autant d'occasion de laisser vagabonder son imagination au gré des fantaisies de ces deux auteurs.
Bien. Et maintenant, vous allez me demander pourquoi un tel titre pour cet article.
J'y viens.
La dernière nouvelle du recueil vaut à elle seule son achat : "Pas de pitié pour les pachas"
Je ne relis jamais un livre. Pas le temps (hormis le cycle de "Dune" de F.Herbert et "le Seigneur des Anneaux" de J.R.R. Tolkien je le concède bien volontiers). Et bien, à peine finit cette nouvelle, il m'a fallut la relire immédiatement. J'ai adoré. L'univers onirique et jouissif, le personnage principal, l'intrigue.
Imaginez que les dieux n'aient jamais quitter notre monde et que l'humanité ait bien dû faire avec. Imaginez maintenant Le Caire dans les années 20 avec ce postulat de base. Imaginez ensuite un privé pas très reluisant, avec quelques squelettes dans son placard, mais franchement trop droit pour exercer ce métier. Ajoutez une bonne dose d'humour, du suspens et un décor terriblement cohérent et évocateur. Vous voyez?
Une claque. On pense aux romans noirs, à Bilal, on se laisse facilement prendre au jeu. Les dieux font des acteurs et des moteurs d'intrigues formidables, le personnage principal se hisse à leur hauteur.
Et, comme je l'ai déjà signalé, c'est bien écrit, l'histoire se dévore.
Donc, n'hésitez pas. Si vous avez une demi-heure devant vous, jetez vous sur cette histoire et régalez-vous. Profitez donc en pour lire le reste du recueil, ce ne sera pas du temps perdu.
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